Bien avant qu’Ibiza ne branche ses enceintes, le haut lieu du clubbing européen avait élu domicile sous le soleil de Valence. Cela vous étonne ? Et pourtant…
Les notes romantiques d’une guitare dans un bar à tapas, la prise de contrôle internationale de la Macarena ou encore la flamboyance passionnée du flamenco : la musique fait, et a toujours fait, clairement partie intégrante de la culture espagnole. Et Valence n’échappe pas à la règle, avec une histoire musicale riche qui la rend extrêmement cool.
À la fin des années 80 et au début des années 90, cette ville côtière espagnole était célèbre pour ses raves qui commençaient le vendredi soir pour se terminer le lundi matin. Surnommée Bacalao, « morue » en espagnol, la scène rave tient son surnom de l’argot utilisé par les DJ valenciens pour décrire la bonne musique importée de l’étranger, de New Order à Sisters of Mercy. Le son local était célèbre pour sa capacité à mélanger des genres radicaux tels que le post-punk, la new wave, la synthpop, le rock gothique et les premières chansons d’électro rock que nous appelons affectueusement aujourd’hui proto-techno.
Comme la plupart des bulles musicales, la scène a éclaté au milieu des années 90, principalement en raison des articles sensationnalistes des médias locaux qui ont appliqué les mesures de répression gouvernementales. Une triste histoire qui semble faire écho dans le monde entier.
Cela dit, Valence reste une ville d’amateurs de musique électronique et ses 800 000 habitants ne reculent devant aucune innovation. Qu’il s’agisse de détourner un ancien fleuve pour faire place à un espace luxuriant dédié aux arts et aux sciences ou d’ouvrir le premier campus sœur du Berklee College of Music de Boston, les signes de transformation et de réinvention sont partout. Et cela dépasse l’architecture pour entrer dans la vie quotidienne, notamment avec la musique, la nourriture et les boissons locales.